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Jade : « J’ai trouvé ma voie puis j’ai eu un coup de cœur pour ESMOD»

Jade S., 19 ans, partage le cheminement qui l’a menée à la Grande Ecole de Mode ESMOD, classée parmi les plus prestigieuses au niveau mondial.

Bonjour Jade, peux-tu tout d'abord te présenter ?

Je m’appelle Jade Sayegh, j’ai 19 ans. J’ai effectué toute ma scolarité à l’Institut Notre Dame, une école assez stricte. J’ai grandi dans un environnement très artistique puisque ma mère a étudié à ESMOD, mon père travaille dans le domaine de l’Art côté décoration; mon oncle est dans l’Art, ma grande sœur travaille en bijouterie et mon frère dans la Mode. J’ai donc évolué avec le goût des couleurs et des objets antiques. J’ai étudié quelques mois lorsque j’avais 11 ans dans une boarding school en Angleterre (Lavant House School, à Chichester dans le sud) ce qui m’a permis de bien maîtriser l’anglais et de pouvoir choisir un cursus international pour mes études supérieures. Cette découverte m’a donné le goût d’évoluer dans cet esprit très différent de l’enseignement français.

Peux-tu nous raconter ton apprentissage au sein de l’école Au fil de la mode ? Quels enseignements sont, pour toi, avec le recul dont tu disposes, les plus importants ?

J’ai découvert l’école Au Fil de la Mode lorsque j’étais en classe de 4ème, j’étais beaucoup trop impatiente. Je souhaitais réaliser un sac en cuir pour mes cours. J’ai mal écouté les conseils du coup le résultat fut catastrophique ! Je me suis retrouvée avec une petite pochette. (Rires)
Ma petite sœur réussissait mieux que moi alors qu’elle avait 2 ans de moins, cela m’énervait…. J’ai ensuite commencé un t-shirt mais ce ne fut pas plus concluant. J’ai arrêté les cours de Mode. Je pense que je n’étais pas du tout prête à ce moment.
À 17 ans, en classe de terminale, je suis revenue voir Corinne. Je lui ai montré un manteau Dior et lui ai dit : « Je veux faire ça ! »
Grâce à l’école de Corinne, j’ai appris à être patiente. En effet, la réalisation de mon manteau a pris plus d’un an ! Je ne m’y attendais pas du tout. J’ai appris à être méticuleuse, faire attention aux détails et à prendre soin de mes affaires (entre autres de mes patrons de manteau…). J’ai pu bénéficier du savoir-faire de Corinne en couture et c’est un atout important pour les Grandes Ecoles de mode. Avoir ces bases, c’est inouï. 

Comment l’école Au fil de la mode t’a-t-elle aidée à préparer les concours d’entrée des Grandes Ecoles de mode ? En as-tu tenté plusieurs ?

C’est un peu compliqué, je n’ai tenté qu’ESMOD en France ainsi qu’une école à Londres (London College of fashion) mais j’avoue que je n’ai pas regardé s’ils me demandaient mon portfolio car j’ai eu un peu peur de partir là-bas (rires).
Je ne savais pas du tout dessiner, j’ai effectué un stage de dessin avec Eve ce qui m’a donné une vraie base : savoir créer une collection, comment créer des silhouettes, des mood board…
La création de mon manteau, accompagnée par Corinne, était une pièce très forte pour mon dossier pour entrer à ESMOD. 

J’ai passé l’entretien avec une professeure de dessin, qui s’est surtout intéressée à mes dessins. Je n’avais pas terminé mon manteau, mais j’ai pu présenter mes patrons et ma version toile. Je l‘ai fini en septembre 2019 à mon entrée à ESMOD. J’ai d’ailleurs pu défiler avec fin septembre pour l’école Au fil de la Mode, ce fut une grande fierté.
Côté examen, nous avions une consigne, un thème et une semaine pour le réaliser. Le but est de découvrir notre univers. J’avais réalisé une présentation sur clé USB avec mes moodboard et différents éléments qui formaient un dossier. Le fait d’avoir présenté cela sous forme de PowerPoint me permettait de le modifier à l’infini. Puis cet exercice ayant été concluant, j’ai été convoqué à un entretien oral. Montrer que l’on est motivé et passionné, tout comme nos professeurs (Corinne et Eve) qui nous ont transmis cette flamme et leur passion, c’est déjà la moitié du chemin réalisé.

Où en es-tu aujourd’hui ? Quels savoir-faire as-tu acquis avant ton entrée à ESMOD ? Est-ce un atout ?

Avoir de bonnes bases en couture est vraiment nécessaire pour ne pas se sentir perdu en première année d’école de Mode.
Je savais déjà ce qu’étais un patron et me servir d’une machine à coudre, mettre du thermocollant, faire une doublure, plein de choses que les élèves en première année ne connaissent pas forcément.
En dessin également, j’avais déjà appris pendant mon stage de dessin de Mode qu’une silhouette faisait 8 têtes et demie c’était un avantage. J’avais déjà acquis le sens des proportions et comment s’articulait un personnage, comment créer des poses, cela m’a beaucoup aidée.

Quels conseils donnerais-tu aux élèves qui souhaitent suivre ton exemple ?

« Soyez patients, (rires), persévérants et kiffez ! » Etudier ce que l’on aime est la plus belle chose qui soit. « Cherchez-vous et lancez-vous ! » Chaque semaine déjà j’attendais les cours de Corinne. Aujourd’hui, je me lève tous les matins, surexcitée pour aller en cours.
Il faut oser car c’est peut-être la seule période de notre vie où nous aurons cette liberté totale de créer. Savoir de quoi l’on parle pour les entretiens aux concours d’entrée aux Grandes Ecoles de Mode est déjà un avantage énorme. Être humble est aussi une qualité importante.
Créer un manteau, par exemple, est une pièce que l’on attaque en 3ème année alors cela nous démarque. Si en plus c’est quelque chose qui nous ressemble, alors c’est gagné !
Je m’étais beaucoup renseignée sur les différentes écoles, les meilleures, ce qu’elles attendaient, leur classement… Je suis allée aux journées portes ouvertes et là c’est à ce moment que j’ai eu un véritable coup de cœur pour ESMOD (le lieu, son enseignement international…). On se sent accueilli, on nous fait confiance et c’est précieux. 

Aujourd’hui es-tu heureuse d’avoir choisi cette voie ?

Aujourd’hui j’entre en deuxième année à ESMOD. Nous allons travailler sur la veste de tailleur. En fait c’est assez similaire à mon manteau, ce qui va me permettre d’être beaucoup moins perdue que les autres ! C’est une pièce très compliquée, par exemple le col ou encore les épaulettes, ce sont des choses que j’ai déjà réalisées pour mon manteau. Il faudra mettre du thermocollant sur la ligne de cassure et ce sont des choses dont on ne se doute absolument pas de prime abord. En deuxième année grâce à cet enseignement c’est toujours une grande force.
À ESMOD nous sommes 30 élèves par classe et nous travaillons tous sur le même projet, c’est donc un enseignement très différent. J’ai eu la chance de pouvoir intégrer une classe internationale. Nous sommes 3 françaises car bien entendu priorité est donnée aux étudiants étrangers dans cette section. Je suis donc avec des personnes de toutes les nationalités, c’est fabuleux. Nous sommes comme une grande famille et l’esprit d’entraide et de solidarité est très présent car ce sont des jeunes qui ont tout quitté, leur famille, leurs amis, les liens sont donc très forts entre nous. Il nous arrive même d’inviter des élèves qui n’ont pas la chance de pouvoir rentrer dans leur famille à Noël. Avec le coronavirus, nous nous sommes serré les coudes, ces amis sont devenus comme des membres de notre famille.
Disposer de tout le vocabulaire technique de la Mode en anglais sera une grande force pour notre avenir professionnel. Il faut savoir parler anglais à notre époque. Beaucoup de directeurs artistiques ne parlent qu’anglais. Notre 3ème année sera enseignée en français, nous disposerons donc également tous les mots techniques en français. Aujourd’hui je suis à ma place et tellement heureuse.
Corinne m’a transmis sa passion pour le modélisme et à ESMOD j’ai découvert le stylisme et cela m’a beaucoup plu. Je ne sais pas encore dans quel domaine me spécialiser, tout m’intéresse, j’ai envie de tout tester ! En 3ème année il faudra savoir si l’on souhaite se diriger vers l’univers de l’homme, de la femme, de l’enfant, du luxe, de la lingerie, de la maille… Nos stages nous permettront certainement de nous décider.

Pour conclure, aujourd’hui tu as participé aux journées portes ouvertes de l’école Au fil de la mode quelque part en qualité d’ancienne élève, était-il amusant de passer de l’autre côté du miroir ? 

C’était hyper drôle (rires), j’ai adoré ! Voir tous ces profils si différents (une senior qui souhaite faire des vêtements pour ses petits-enfants, une personne qui veut apprendre des petites choses techniques ou encore des jeunes qui souhaitent entrer dans une école de Mode…), ces personnes qui souvent n’ont jamais fait de couture et pourtant tous arrivent avec une même envie : apprendre. Leur transmettre mon enthousiasme et leur dire à quel point les cours sont passionnants m’a fait très plaisir. Ils vont apprendre tellement de choses, c’est cool !
Il m’est arrivé quelque chose de très amusant. J’ai exposé mon manteau et une personne a craqué et m’a demandé si elle pouvait l’essayer. Elle m’a dit que si je souhaitais lui en réaliser un, elle était preneuse, c’était incroyable. C’est une nouvelle aventure. J’ai encore plein d’idées (tops, pantalons, combinaisons…) que j’ai hâte de réaliser.

Propos recueillis par Barbara Charpentier.