Portraits d'élèves

Notre plus grande réussite, c'est vous !

Iann : Un incroyable challenge 

Iann D., 18 ans, élève à l’école Au Fil de la mode depuis un an, partage avec nous son épopée. Il a relevé le défi incroyable de préparer les concours d'entrée
de deux des plus grandes écoles de mode
et ce en un temps record.

Bonjour Iann. Peux-tu te présenter, quel est ton parcours ?

Après deux années en internat, j’ai intégré le lycée Perceval (Ecole Steiner-Waldorf) en terminale. La spécificité de cette école en dernière année est que nous devions préparer un projet pour février et le présenter sur scène (au départ sans le montrer) devant tous les parents ce qui était très stressant. Puis nous devions exposer notre réalisation lors d’une journée portes ouvertes. Mon projet était une veste de costume. Je me suis dit que ceci m’aiderait également dans la préparation des concours d’entrée aux Grandes Écoles et effectivement ce fut le cas.
Mon rêve était d’intégrer l’IFM (Institut Français de la Mode).

Comment as-tu connu Au Fil de la Mode ?

Tout simplement en cherchant sur Internet. Ma mère a trouvé l’école puis nous avons organisé une rencontre avec Corinne. Je lui ai tout de suite demandé si elle pensait qu’il serait possible de réaliser mon projet de veste avec un rendu en février.
Elle a m’a répondu : « cela va être compliqué mais oui ! » J’avais une idée très précise de ce que je voulais faire et du tissu que je souhaitais.
Nous avons donc décidé de m’inscrire en cours intensif, deux samedis entiers par mois. J’ai complété ma formation couture par un stage de dessin de mode avec Eve afin d’apprendre comment mettre en forme mon sujet. Il est important, et mes professeurs me l’ont confirmé, d’explorer toutes les facettes de la couture
si l’on souhaite intégrer une école.
J’ai appris qu’une élève avait pu entrer à ESMOD (École supérieure des arts et techniques de la mode) l’année précédente, cela m’a beaucoup motivé, c’est un bel un exemple. Savoir que c’est possible est stimulant.

En quoi ton expérience au sein de l’école Au Fil de la mode a-t-elle été un tremplin pour concrétiser tes projets ?

C’était fantastique ! Je ne sais pas comment se déroulent les autres cours de couture mais ce qui était super c’est que nous n’étions que six ce qui nous permettait de bien avancer car les conditions étaient optimales. Corinne et Eve sont très attentives à leurs élèves, elles nous guident pas à pas et sont très disponibles. Le fait d’être guidé ainsi à chaque étape de son projet est très motivant et aide beaucoup. Cela permet également d’apprendre plus vite. Dès que l’on se trompe, on a la possibilité de se faire corriger, on ne perd pas son temps à attendre. C’est comme cela que l’on peut relever de tels défis comme réaliser une veste, un élément très complexe, en un temps record. (Rires)

Le fait de réaliser un patron est un outil intéressant, c’est aussi une des grandes forces de l’école. Toutes n’ont pas ce souci du travail effectué de façon si minutieuse. Cette exigence est capitale pour la suite. Le patronage est le début du travail. Grâce à ce patronage, on positionne le patron sur la toile coton, on coupe, on monte notre pièce et grâce à cette toile on va pouvoir l’essayer et voir ce qui ne va pas. Le prototype en toile permet de corriger ses erreurs et de voir si le modèle correspond bien à ce que nous voulions. Cela nous entraine également à piquer pour ne pas gâcher le « vrai » tissu. C’est très long (tout comme le traçage, ou encore le fait de recommencer une manche !), ce n’est pas le plus amusant, car on a envie d’être dans le vif du sujet, mais tellement important. Le fait que Corinne ait travaillé avec les plus grands couturiers est précieux. Elle nous transmet les bons réflexes. Nous sommes très bien dirigés. Pour vous donner une idée de ce travail de préparation (patron et montage de la toile), je n’ai travaillé sur le « vrai » tissu qu’1/5e du temps de la réalisation de ma veste. Il me reste maintenant tout le travail de finition intérieure, la doublure.


« Je n’avais jamais fait de couture avant septembre 2019. »

Peux-tu nous expliquer en quoi consistent les épreuves d’entrée aux Grandes Écoles de mode ?

J’ai présenté deux concours : l’IFM (Institut Français de la Mode) et ESMOD (École supérieure des arts et techniques de la mode) qui sont pour moi les plus prestigieuses.
Pour le concours de l’IFM, nous devions effectuer 2 présentations :
- « le Musée imaginaire », une réalisation avec des artistes que nous aimions (ce que nous mettrions dans notre musée), le tout en 10 images !
- une présentation PowerPoint de notre choix (artistes, peinture, musique, stylisme, voire nos créations et les liens existants entre tout cela).
Si les présentations étaient concluantes, nous étions convoqués à l’oral. Cette année ce qui était particulier était de passer les entretiens oraux à distance devant notre écran d’ordinateur.

J’avais aussi des épreuves pratiques. Une liste de matériel était fournie, la même pour tous, et nous devions exprimer notre créativité et notre personnalité. En temps normal les examens se déroulent sur une journée à l’école. Cette année, je les ai passés, seul, chez moi, pendant le confinement. Le fait de présenter une création, pour moi la veste que j’avais réalisée, et de dire que j’avais déjà cousu, était je pense un grand atout. Exprimer quelque chose qui nous représente est une base incontournable. Une capacité à traduire un univers fort est un attendu.
En ce qui concerne ESMOD, nous devions réaliser un PowerPoint et une lettre de motivation. Dans un second temps, nous avions également une présentation orale.

Et quels furent les résultats de ces concours ?

Le fait d’avoir évolué au préalable dans une école de mode m’a beaucoup aidé et m’a évité du stress inutile. J’ai pu ainsi me concentrer sur les choses réellement importantes.
J’ai appris que j’étais pris à ESMOD avant de passer le concours de l’IFM, cela a atténué une grosse partie de mon stress. J’ai également été reçu à l’IFM, ce fut une grande joie ! J’ai choisi d’intégrer cette école en section « Design et Mode » cette année. Cette école qui s’est rapprochée de la Chambre Syndicale de la couture est en pleine expansion. 

Quels conseils donnerais-tu aux élèves qui souhaiteraient suivre ton sillage ?

Je leur dirais de se renseigner tôt sur ce qu’il faut faire pour préparer les concours. En amont, il faut bien avoir ciblé les écoles qui nous intéressent et trouver notre univers, développer notre personnalité, ce qui est pour moi le plus important. Eve m’a permis d’illustrer mes idées, ce qui était précieux pour comprendre qui j’étais. Corinne m’a aidé à révéler mon talent et ma différence. Je n’y serai pas arrivé sans leur soutien précieux.

Quelles sont les qualités nécessaires ?

La ténacité bien sûr ! Être motivé, bien s’accrocher et beaucoup travailler. J’ai passé un samedi sur deux avec Corinne pendant 7h. J’ai passé 2-3 semaines pendant le confinement à faire des dessins, tous les jours, à réaliser mon PowerPoint, peindre… Trouver son univers bien en amont est un grand atout, c’est ce qui est recherché par les écoles. Savoir s’adapter, bouger est essentiel. Je m’intéresse à l’Art contemporain depuis quelques temps. J’aime la thématique du carré, on la retrouve dans toutes mes créations. J’apprécie d’aller régulièrement à Pompidou.
Propos recueillis par Barbara Charpentier.